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Revue des blogs pour "Tous ensemble, mais sans plus"
Premières réactions, dès la sortie du recueil :

 Cathulu (4 octobre 2012)

Les nouvelles rassemblées dans ce recueil corrosif font exploser les faux-semblants et craquer le vernis ! [...] En tout cas, tous ceux qui aiment la causticité et l'humour féroce, dévoreront comme moi tous ces textes , tout sauf sentencieux et donneurs de leçons, d'une seule traite !


L'ironie caustique fait mouche, bien que l'on sente que l'auteur les aime, ses personnages, et qu'il suffirait de peu pour que change leur sort. Sainte Pauline des Tandas, qui fait la part belle au tango, L'heure du bain, et La montée vers le ciel, offrent des échappées vers un Ensemble c'est tout...


Elles sont plutôt du genre à être englouties les une à la suite des autres, tels les carrés de chocolat d'une plaque qui n'a pas eu le temps de réintégrer le placard... [...] Beaucoup de sourires et quelques grincements de dents plus tard, on s'étonne de quitter avec regrets cette foule pas si sentimentale... A lire et à faire lire !

Liliba (10 octobre 2012)

 Sous un ton léger, le fond est là. G. Flipo ne se permet pas de juger, jamais, non, il constate, il témoigne, il partage. […..]. A la fin de la lecture, en plus du plaisir immense de retrouver cet auteur proche des gens et de leurs souffrances, de la vie de tous les jours, se pose une question : sommes-nous donc tous des pingouins ?

Aifelle (15 octobre 2012)

J'ai fort apprécié les quatorze nouvelles, d'une qualité égale, bourrée d'humour, de causticité et d'une justesse d'observation bluffante. Il regarde autour de lui, cet auteur-là ! [ ... ] J'ai savouré le plalsir de ces histoires courtes, à la fois tendres et drôles. Faites-en autant.

Librairie Saint-Christophe (16 octobre 2012)

Attention danger, ce G.Flipo est vraiment un de ces auteurs qui ne ressemble à aucun autre [ …]  sinon j’allais dire à mon cher Woody Allen. […] quand on fouille, quand on se laisse embringuer par la prose de G.Flipo, on se dit qu’il est un des rares à savoir comment vous trousser des nouvelles qui allient bonheur de lecture et méchanceté du propos.

Libfly (Sagnessy) (16 octobre 2012)

Je voudrais trouver les mots pour exprimer le réel plaisir que j’ai pris à lire Gracieusette, par exemple, où l’analyse des sentiments mêlés est tellement fine  [… …] Tout ceci témoigne non seulement des réelles qualités d’observateur de l’auteur mais aussi, sans l’ombre d’un doute, d’une culture nourrie et particulièrement étendue…


Le charme agit immédiatement et les nouvelles, très bonnes et même excellentes, s’enchaînent les unes après les autres pour notre plus grand bonheur de lecteur… […] Le plus simple est de vous rappeler le style alerte, un brin provocateur, un brin fataliste, de Georges Flipo. 

Blog de Yv (27 octobre 2012)

Quatorze nouvelles très bien écrites, tour à tour tendres, drôles, dures, réalistes, parfois tout en même temps, pas forcément avec des chutes tragiques ou comiques. Parfois juste des tranches de vie. J’ai une tendresse particulière pour celles qui, justement finissent sans chute et qui font s’interroger tout le monde, lecteurs et personnages et peut-être même auteur.

Philisine (Je me livre) (29 octobre 2012)

Quatorze nouvelles réjouissantes, d’un gentil cynisme et d’une corrosivité modérée sur notre société bien imprégnée des diktats sociologiques. Rares sont les recueils aussi réguliers sur le contenu littéraire et la qualité narrative [… …] Une galerie de portraits parfaitement maîtrisée avec un discours limpide et abordable.

Rue des livres (1er  novembre 2012)

Pas de chronique proprement dire, mais « Coup de cœur » du jour et dans leur short-list « Sélection »


Le Salon littéraire FAL  (12 novembre 2012)

«  Dans ces quatorze nouvelles, il n’y en a pas deux qui se situent dans le même milieu […]  Et pourtant, comme on l’a déjà compris, il existe entre tous ces personnages un point commun, qui est paradoxalement celui de l’incommunicabilité […] Dans ce Tous ensemble, mais sans plus, le sans plus pourrait bien être l’élément le plus positif : c’est notre marge de liberté… » 

Schlabaya  (13 novembre 2012)

«  Chaque nouvelle met en évidence cette faille, cette dichotomie, non seulement entre nos mots et nos actes, mais encore entre ce que nous croyons penser, et ce que nous pensons réellement. Georges Flipo exerce son ironie à nos dépens, mais il le fait avec tendresse et empathie, et surtout avec raison ; ce qui fait qu'on ne lui en veut pas un instant. »

Livre’esse (23 novembre 2012)

« Il y avait bien longtemps que je n’avais pas lu un recueil de nouvelles aussi savoureux et où toutes les nouvelles sont quasiment de qualité égale. Georges Flipo est caustique juste ce qu’il faut, il sait appuyer là où ça fait mal mais sans en rajouter. En plus, tout ceci est fait à bon escient : il s’agit plus de provoquer une réflexion chez son lecteur que d’une moquerie gratuite…»

Leiloona (Bric-a-book) (28 novembre 2012)

«  Regard cynique, certes, mais pas cruel non plus. Le tout est savamment dosé. Le lecteur sent derrière que l’auteur n’a rien d’un vieil aigri qui aurait des comptes à régler avec la société. Les nouvelles se lisent alors toutes seules, on se demande à quelle sauce les personnages vont être mangés, on poursuit la lecture, avide de connaître la chute des récits… »

Patrick L‘Ecolier, Calipso (28 novembre 2012)

  « On savait bien peu de choses sur ces créatures, et c'est extraordinaire de voir avec quelle acuité Georges Flipo rend compte de leurs mœurs  […]  Dans un style toujours aussi limpide, Georges Flipo nous rapporte des observations particulièrement pointues sur leurs turpitudes et quantité d’anecdotes hautes en couleurs qui nous rappellent certaines légendes humaines… »


«  Un savoureux recueil de nouvelles qui se dévore très rapidement. Je n’aime pas trop ce genre en général […], mais là, j’avoue que je n’ai pas pu le lâcher avant de l’avoir terminé. L’auteur écrit très bien, les situations sont réalistes et pourraient concerner des gens que nous croisons régulièrement, je me suis régulièrement retrouvée dans les réactions des uns et des autres… »


Maggie (1001 classiques) (2 décembre 2012)

Voici un certain temps que j'ai lu vos nouvelles qui provoquent sourires, perplexité, ou surprises {…]  C’est surtout "Les choses du marais" qui m'ont frappé : quelle justesse de ton dans la description des malentendus et des non-dits par cette métaphorisation par les marais ! La variété des sujets, mais toujours traités avec vivacité, m'ont donné envie d'ouvrir vos précédents romans...

Yosha, (7décembre 2012)

« … une comédie humaine empreinte d'un réalisme social cynique. J'ai ainsi suivi avec plaisir les aventures ou déboires d'un ancien joueur d'échecs, d'un passionné de cyclisme ou d'une danseuse de tango altruiste...  et même si ce sont des univers qui ne me passionnent pas forcément de prime abord, Georges Flipo est parvenu à chaque fois à m'accrocher, on s'attache à ces personnages qui nous ressemblent quand même vaguement dans le fond... »


Béa (Aux bouquins garnis), 10 décembre 2012

«  J'ai beaucoup apprécié la lecture de celles-ci. J'ai aimé la vivacité du ton, le rythme enlevé, la variété des situations, la diversité des personnages, qui n'empêchent pas une vraie unité du recueil, indispensable selon moi. Ici, des hommes et des femmes que tout semble opposer se rencontrent, se lient... ou presque. Ou pas. »

En secret (Dan) 16 décembre 2012
«  C'est une découverte pour moi, je n'avais jamais lu cet auteur... J'ai immédiatement trouvé la couverture très belle, même si peut-être un peu fraîche en cette saison de froidure [… ] De très beaux moments de lecture en perspective pour ceux qui ne connaîtraient pas encore G..Flipo qui, dans des ambiances réalistes, manie l'humour comme un scalpel. »



« Ses nouvelles sont des gourmandises, toutes différentes mais irracontables. Évidemment, on reconnaît la patte du maître à ses petites obsessions mais on lui pardonne d’autant plus volontiers qu’elles nous offrent, chaque fois, de nouvelles variations : le tango, les échecs, l’ascension sociale, l’entreprise et les mésalliances sont des ingrédients qu’il dose savamment. »



« … Mais l'auteur ne se cantonne pas à notre société, son sens de l'observation et sa capacité à analyser les situations lui permettent de rejoindre l'universalité de certains thèmes comme la difficulté des relations humaines et du fonctionnement de notre monde en général, […]  Le tout est percutant, servi par un style fluide orné de nombreux dialogues qui rendent le texte vivant et attrayant… »








  
Quelques extraits de "Tous ensemble, mais sans plus"

Thuya s’était retiré, laissant derrière lui une tablée silencieuse. Chacun se demandait s’il convenait de poursuivre la conversation ou de la renouveler. Une voisine prévenante se lança et demanda à Mathieu comment il s’en sortait avec ses parents.
-  Oh ! répondit-il en un léger soupir, ils sont morts tous les deux l’an dernier, en Ukraine.
En Ukraine, ah, voilà qui changeait un peu ! Et la table sembla sortir de sa torpeur.  La médecine, là-bas, était encore rudimentaire, comme le fit remarquer un convive qui affirmait bien connaître la question, il avait failli y passer un week-end mais avait finalement préféré la Pologne. L’hygiène dans les hôpitaux était, disait-on, très douteuse : le plus banal des petits virus pouvait tourner au drame, et c’était sans doute ce qui était arrivé…
- Non, le rassura Mathieu. La médecine ukrainienne n’y pouvait plus rien. Ils sont morts dans un accident de deltaplane.
Un froufroutement étonné parcourut la tablée. On lui demanda enfin l’âge qu’ils avaient lors de l’accident.
- Mon père avait quatre-vingt-deux ans et ma mère un peu moins. Ça leur est arrivé au club Vie Intense, près de Kholonevychi, vous en avez peut-être entendu parler...
Et comme on semblait connaître aussi peu le club Vie Intense que Kholonevychi, Mathieu expliqua : c’était un club de vacances sportives pour personnes âgées. Très âgées, précisa-t-il.
(Le club Vie Intense, in "Tous ensemble, mais sans plus")
*
C'était un bon curriculum vitae [.........................].
Raoul, un prénom démodé qui enchantait Adrien. Il sentait bon le label héréditaire que l’on se passait avec amour, de père en fils aîné, comme une montre de gousset. Célibataire, heureusement, puisqu’il serait appelé à voyager continuellement en France la première année. Une fille dans chaque port, ce serait de son âge. Ou plutôt dans chaque parfumerie, les occasions ne lui manqueraient pas, au garnement, avec les petites vendeuses.
 Né à Versailles, le 25 décembre 1988, parfait. Bientôt vingt-quatre ans, Raoul n’avait donc jamais redoublé de classe, il ne s’était permis aucun zigzag dans sa jeune trajectoire. Pas d’erreur d’orientation en début de parcours, pas d’année sabbatique à la sortie, ni de lavage de cerveau dans une quelconque O.N.G – cette abréviation-là, il l’acceptait, il aimait même parler d’« ongue » avant de décoder pour l’interlocuteur perplexe. Pas non plus de fourvoiement dans une éphémère start-up avec des potes. Non, un beau projet de carrière rectiligne. Amusante, cette naissance le 25 décembre. Madame avait dû ressentir les contractions au retour de la messe de minuit. À Saint-Louis ou à Saint-Symphorien, il en aurait juré. Études probables à Notre-Dame du Grandchamp ou au Sacré-Cœur. Pourquoi ne le mentionnait-il pas ? Ah, bien sûr, pour éviter les foudres d’un directeur des relations humaines franc-maçon – il était finaud, le jeune Raoul, il avait déjà compris que ces types-là étaient partout.
 Licence de sciences économiques à la faculté de Nanterre. Un autre bon point, et même un double. Il devait être légèrement rebelle, juste assez pour avoir refusé de faire une grande école comme papa. Mieux encore, il était allé se frotter au peuple, à Nanterre, dans une faculté notoirement rouge. Courageux, le petit gars.
 Master 2 de marketing à Paris-Dauphine. Rassurant. Après cette descente aux soutes, il était remonté en cabine des officiers, hé, la mixité sociale avait ses limites.
(Nouvelle éponyme in "Tous ensemble, mais sans plus")
*
Toute l'agence de relations publiques avait été prévenue, il ne fallait pas dire relookeuse, mais conseillère en image vestimentaire. Le résultat était le même : Aglaé était venue les relooker. [...................]
Restait Sabrina, l’assistante d’Edmond. Elle avait plusieurs fois laissé passer son tour, jouant le contre-la-montre, espérant qu’il serait trop tard ou qu’on l’oublierait, elle était toujours si discrète. Mais non, il n’était que seize heures, on avait encore le temps de s’occuper de Sabrina. On allait bien s’amuser.
Elle s’était avancée sous les rires féroces des autres. Docile, craintive, comme une esclave nue mise en vente au marché.
Aglaé l’avait longuement parcourue d’un regard consterné :
-  Vous appartenez à une congrégation religieuse ?
Sabrina avait rougi et Aglaé avait tapoté, d’une main méprisante, ses cheveux droits retenus par un bandana, son chemisier chocolat fermé jusqu’à l’avant-dernier bouton, son pantalon noir flottant, ses souliers plats.
- Avec le corps que vous avez, vous pourriez être beaucoup plus sexy, avait soupiré Aglaé.
Nul n’aurait d’ailleurs contesté que Sabrina avait des petites fesses pas déplaisantes et des seins bien plantés, pour autant qu’on pouvait en juger sous leur emballage informe.
-  Oui, beaucoup plus sexy. Ça vous fait peur ? avait insisté Aglaé sous les gloussements de l’assemblée.
Et Sabrina n’osait pas répondre que plus sexy, oui, ça lui faisait peur. Tous les soirs, en sortant de son métro en banlieue, elle devait traverser la cité pour regagner son F2. Et sa seule chance d’y parvenir intacte, c’était de ne pas être sexy. À peine femme.
(Changement de look in "Tous ensemble, mais sans plus")
*
-  Bonjour, je m’appelle Kristofer Kask.
Il avait dit cela avec un phrasé dur, assez proche du chant d’une emboutisseuse.
-  Excusez-moi, Kristofer comment ?
-  Kask, Kristofer Kask, k, a, s, k, avec deux k, et Kristofer aussi avec un k. Puisque nous serons ensemble pour quelques jours, vous pouvez m’appeler Kristofer. Et vous ?
-  Philippe Louvetier. Philippe, si vous préférez.
Philippe sentit monter une colère muette et impuissante. Il ne pouvait évidemment plus faire un scandale et réclamer sa chambre pour lui seul, ce serait très désobligeant envers ce Kristofer avec tous ses k qui lui souhaitait la bienvenue. Il ne tenait pas à passer pour xénophobe, d’autant que le chirurgien qui devait l’opérer portait un nom imprononçable, genre tchèque ou slovaque, « mais il est français comme vous et moi », l’avait rassuré son médecin traitant. Kristofer Kask, lui, n’était certainement pas français, en tout cas pas comme vous et moi, il avait un affreux accent venu de nulle part, avec des consonnes finales qui claquaient et d’autres qu’il mouillait.
-  C’est très joli, votre accent, vous venez de quel pays ?
-  Je suis estonien, mais il y a longtemps que je vis en France.
-  Ah, parfait.
Philippe avait hésité à ajouter « J’aime beaucoup l’Estonie », mais il s’en était abstenu, craignant que Kristofer lui demandât ce qu’il aimait en Estonie. Que diable y avait-il à aimer en Estonie ?
(Le monsieur de l'autre lit in "Tous ensemble, mais sans plus")
*
Kléber ne savait quoi dire. Il hocha la tête et affirma qu’il comprenait. Il comprenait surtout que son père avait eu raison. Kléber avait failli faire l’erreur de sa vie. Il y avait les intellectuels et les manuels. C’étaient deux mondes qui pouvaient se croiser, mais pas se mélanger, ne serait-ce que pour les discussions à table. Surtout pas pour les discussions à table. Dans ces deux mondes, l’ascenseur social fonctionnait, mais on ne prenait pas le même. On s’élevait ou on plongeait chacun de son côté. Gracieusette avait plongé avec ses parents, Kléber s’était élevé tout seul, il ne pouvait rien pour eux.
Il sentait aussi monter une malsaine jubilation : celle de la revanche que lui offrait la vie. Ces gens-là l'avaient jadis humilié en étalant leurs revenus de gargotiers qui rendaient si dérisoire le travail de ses parents, si méprisables les métiers intellectuels. Ils l'avaient invité à les rejoindre, mais c'était pour lui demander de renier ses origines, pour lui faire constater où était le vrai pouvoir. Et Kléber comprenait soudain qu'il avait monté son entreprise pour se prouver qu'il pouvait, lui aussi, transformer ses idées en argent, pour oublier cette page de vie où il avait failli changer de monde.
(Gracieusette in "Tous ensemble, mais sans plus")
Je fais les radios, je ne guéris pas les fractures

 "Tous ensemble, mais sans plus" est un recueil de nouvelles, mon quatrième. Il a fait son apparition sur le marché, le 4 octobre 2012.

 Beaucoup de lecteurs ont considéré ce livre comme mon retour à la  nouvelle. C'est une erreur. Je n'ai jamais cessé d'écrire des nouvelles, mais il n'y avait pas encore de quoi constituer le recueil que j'avais en tête. Je l'ai toujours eu en tête. Avant même la sortie de mon recueil précédent "Qui comme Ulysse", en fin 2008, j'avais déjà commencé à écrire "Les choses du marais", une des nouvelles les plus représentatives de "Tous ensemble, mais sans plus".

 J'avais parlé de ce projet de recueil à Anne Carrière lors de la remise du Prix Ozoir'Elles, qui avait été décerné à "Qui comme Ulysse". Je lui avais raconté la nouvelle "Les choses du marais", qui n'était toujours pas achevée (il m'a fallu trois ans pour arriver à une version satisfaisante), et je lui avais évoqué le projet de recueil, auquel elle a tout de suite adhéré. Anne est comme ça, elle marche d'abord au coup de coeur, ce qui n'empêche pas, ensuite, des discussions très professionnelles.

 L'idée de ce recueil est simple : on n'a jamais tant parlé, en France, de mixité sociale, d'égalité des chances, de fractures du corpus national. Mais on n'a jamais eu autant envie de se resserrer en petits cercles, entre semblables. J'ai voulu écrire un recueil grinçant sur ces fractures sociales, sur ces clivages selon l'âge, le milieu, l'apparence, la couleur, la religion, l'origine.

 Mais il ne suffit pas de débarquer sur un sujet d'actualité pour en faire un recueil intéressant. Je ne voulais pas tomber dans la facilité, et me laisser porter par le vent.  Pas de beau message moralisant, je ne suis pas un bien-pensant. Pas non plus de brûlot, je ne suis pas un polémiste. J'ai simplement voulu mettre en scène ces fractures, sans chercher à les soigner. J'ai voulu montrer dans un registre parfois féroce, allant même jusqu'à l'humour le plus noir, parfois cruel, parfois plus souriant.

 Il m'a fallu plus de trois ans pour y parvenir. Entretemps, j'ai publié un roman, et deux romans policiers, mais j'ai sans cesse écrit, remanié, peaufiné ces nouvelles. J'en ai déjà lu deux en public. Si j'en juge les premières réactions, l'accueil est bon. Le ton irrévérencieux plaît, le sujet aussi.

Puisse-t-il être gratifié d'un prix littéraire, comme les trois précédents (Prix Place aux Nouvelles - Lauzerte, Prix Découverte d'un écrivain du Nord - Pas-de-Calais - Le Furet du Nord, Prix Ozoir'Elles).
Les premières réactions des libraires, des blogs littéraires et des lecteurs sont prometteuses (voir ci- dessous).

Voici déjà ce qu'en pense mon éditeur, Anne Carrière, en quatrième de couverture :

«  Quatorze  nouvelles qui parlent, avec une joyeuse férocité, du bonheur de vivre ensemble – bonheur dont, faut-il le dire, nul ne se hasarderait à contester l’existence. On retrouve, dans ce nouveau recueil, l’humour acide et le ton alerte qui avaient fait le succès du précédent. »

Vous trouverez ci dessous :

- les premières retombées dans les médias
- puis les premières réactions dans les blogs littéraires